Image : montage présentant l’organologie d’un rubāb kabuli
L’étude de l’évolution diachronique du rubāb afghan montre plusieurs transformations témoignant de la nécessité d’adapter l’instrument aux besoins des répertoires. Outre l’évolution du chevillier, comme on peut le voir sur l’instrument de l’Exposition Universelle de 1855, on note une augmentation de la taille des instruments (du plus grand au plus petit kalān ou shāh, miyana et zircha), mais également une diminution du nombre de tarhā ou cordes mélodiques (passant de trois cordes doublées en trois cordes simples) et une surélévation du chevalet au niveau du passage de la corde sim-e barachak. Ces transformations sont intervenues au cours du xxe siècle, elles correspondent à l’invention de la musique dite kabuli : qui rassemble le genre classique, influencée par la science des raaga du Nord de l’Inde et le genre kiliwāli composé d’éléments musicaux empruntés aux différentes traditions du pays. En augmentant la taille des instruments, il a été possible de rajouter des cordes sympathiques : passant de 7, pour les instruments les plus anciens, à 15 pour les plus modernes. La transformation du chevalet constitue une modification significative du style kabuli et du jeu rythmique sim-e kāri, ou encore parandkāri, sur la corde sim-e barchak.
Photographie : trois tailles de rubāb afghan kalān ou shāh, miyana et zircha