À propos du Rubāb Afghan

Les origines du Rubab Afghan

Le rubāb afghan est un instrument de la famille des luths dit « rubāb ». Les instruments de type rubāb sont des luths originaire d’Asie Centrale dont la table d’harmonie est constituée d’une peau parcheminée et dont les cordes sont ébranlées au moyen d’un plectre. Il existe une grande variété de luth « rubāb » certains porte le nom rubāb, d’autres ont un nom totalement différent comme le tanbur du Pamir, ou encore le rawap des Dolan. Bien que leur nom soit différent, ces instruments appartiennent à la famille des rubāb. Le nombre de corde des rubāb peut varier, de 2 à 21, et parfois plus.

La Dimension Spirituelle du Rubāb Afghan

Le rubāb afghan présente plusieurs symboles évoquant le paradis. Le mûrier, bois dans lequel il est sculpté, est considéré par les populations d’Afghanistan et de certaines régions de Transoxiane comme l’évocation de « l’arbre de vie ». L’arbre est d’ailleurs souvent représenté sur la touche de l’instrument par un assemblage de petites pièces en os ou en nacre incrustées. On rencontre également des formes d’oiseaux, évoquant ici le paon, que ce soit sur la touche ou sur les flancs de l’instrument. Le cheviller présente une forme arrondie symbolisant le corps de l’animal, certains luthiers vont même jusqu’à en représenter les yeux surmontant un bec, quand d’autres sculptent à l’intérieur de la volute du chevillier des paons à la place de la fleur de coton. Pour certains musiciens, la forme en « V » située au dos du résonateur représente les ailes repliées de l’oiseau ; il pourrait s’agir des barbes raides de son plumage. D’autres y voit un motif floral, ou les racines de « l’arbre de vie ». Les côtés de l’instrument peuvent être également décorés, on y trouve des motifs circulaires représentant le ciel étoilé. Tous ces éléments de décors renvoient à l’évocation du jardin originel. Le timbre produit par les cordes sympathiques renforcent cet imaginaire, ce halo sonore peut s’apparenter à de la « magie » du fait que les cordes sonnent sans même qu’elles ne soient touchées. Ne représenteraient-elle pas « la voix des anges » ? La voix du rubāb afghan incarne comme nul autre instrument les poésies de Rūmī et d’Alishir Navā’i, il déplace son auditoire jusqu’au portail du paradis. Paradoxalement, les musiciens qui pratiquent l’instrument semblent avoir totalement oublié la signification de ces symboles. Les luthiers reproduisent les décors par habitude, sans véritablement prendre conscience de la portée mystique de leur travail. Quelles seraient les raisons de cette amnésie ? Résulteraient-elles du caractère illicite de la musique, véhiculée par les fondamentalistes et leur interprétation du Coran ? La chose est d’autant plus accentuée en Afghanistan, du fait de la filiation entre musiciens, luthiers et salmāni.

Envie d'échanger avec moi ?

Suivez le lien ci-dessous pour nous envoyer un message ou pour nous contacter rapidement par téléphone ou par e-mail.

Veuillez activer JavaScript dans votre navigateur pour remplir ce formulaire.
Nom