Diffusion du Rubab Afghan

L’hypothèse de la diffusion du rubāb afghan en Asie Centrale se base sur l’étude et l’analyse de données historiques, géographiques, ainsi que sur des entretiens avec des musiciens, des luthiers et des chercheurs issus des régions concernées. Il en résulte quatre périodes distinctes de circulation :

La première période concerne la diffusion de l’instrument sur les régions du nord de l’empire Durrani. La population pashtoune en est l’unique vecteur. Cette diffusion aurait débuté au plus tard dans la première moitié du XVIII^e siècle. (La première période est matérialisée en rouge sur la carte).

La deuxième période concerne la diffusion de l’instrument à l’extérieur du royaume des Afghans, dans les régions de la Hunza et de la Transoxiane. La population pashtoune semble ne plus en être le vecteur exclusif. Cette diffusion apparaît être portée par des populations mixtes : pashtoune, turcique, persane, cachemiri et hunzai. Cette période aurait débuté dès la deuxième moitié du XVIII^e siècle et se serait poursuivie, pour la région du nord-est de la Transoxiane, jusqu’au XX^e siècle. (La deuxième période est matérialisée en violet sur la carte).

La troisième période concerne uniquement la diffusion d’instruments transformés selon les besoins de l’esthétique soviétique. Il s’agit d’une circulation limitée à la région de la Transoxiane. Les Soviétiques, de nationalité ouzbèke ou tadjike, en sont les vecteurs exclusifs. Cette diffusion intervient au milieu du XX^e siècle. (La troisième période est matérialisée en vert sur la carte).

La quatrième période concerne la diffusion de l’instrument sur le Badakhshan afghan, Wakhan inclus, ainsi que la région de Mashhad, en Iran. Cette dernière circulation s’inscrit dans la progression de la deuxième période. Elle a débuté à la fin du XX^e siècle et se poursuivit encore de nos jours. Le vecteur est multiple, badakhshani pour le nord-est et herati pour Mashhad. (La quatrième période est matérialisée en jaune sur la carte).